Un peu d'histoire : le mot « canicule » vient de l’italien "canicula", qui signifie "petite chienne".
C’est l’autre nom de l’étoile Sirius : la plus brillante de la constellation du Grand chien.
Comme Sirius se lève et se couche avec le soleil à la période des fortes chaleurs, entre le 22 juillet et le 22 août, le terme de canicule a été utilisé pour désigner ces jours de grosses chaleurs.
Pour conjurer les effets néfastes de la canicule sur les moissons et apaiser l’ardeur du soleil, les romains avaient coutume de sacrifier des chiens roux.
Roux pour que le raisin prenne cette couleur « solaire » l’année suivante.
A l’été 1911, l’Europe a connu une intense vague de chaleur qui a fait monter les températures à plus de 30° pendant une quinzaine de jours consécutifs. Considérée comme l’une des plus meurtrière de l’histoire, cette canicule a fait 40 000 morts, principalement des enfants en bas âge. Cette vague de chaleur a frappé d’autres pays dont le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Belgique, s’imposant aussi comme l’une des plus intenses et des plus meurtrières de leur histoire.
Si les températures actuelles vont dépasser les records établis cette année-là, la vague de chaleur ne perdurera heureusement pas aussi longtemps (70 jours).
C’est aux Etats-Unis, dans la bien nommée Vallée de la Mort, en Californie, que la température maximale jamais enregistrée par les météorologues a été atteinte, il y a plus de 100 ans. Le 10 juillet 1913, le mercure monte ce jour-là jusqu’à l’effrayante marque de 56,7°.
Après l’Amérique du Nord, c’est toutefois bien l’Afrique qui a connu la température la plus chaude jamais mesurée : le 7 juillet 1931, il faisait 55° à Kébili, en Tunisie.
En Europe, c’est la Grèce qui a connu la température la plus élevée. Il faisait 48° à Athènes le 10 juillet 1977.
Début août 2003, A Toulouse, Bordeaux, Limoges ou Montauban, le mercure dépasse les 40° le 4 août. C’est l’été le plus chaud depuis la mise en place d’un réseau d’observation en France et le plus meurtrier avec 70 000 morts en Europe, dont 15 200 En France, principalement des personnes agées.
La canicule met en évidence des dysfonctionnements dans les services de santé et l’isolement des personnes âgées, principales victimes de la chaleur … comme souvent, il faut attendre l’arrivée de catastrophes majeures pour la création de systèmes d’alertes spécifiques.
C’est ainsi que les vigilance « canicule » (mais aussi « grand froid ») ont été ajoutées à la liste des alertes météo en France.
Depuis 2015, tous les étés sont marqués par des "vagues" de canicule.
Le 13 janvier 2022, le record mondial de température sur Terre a été battu à Onslow, en Australie-Occidentale, avec 50,7°.
A la mi-juin 2022, la France connaît une vague de chaleur « exceptionnelle et précoce », avec 40° atteints dès le 16 juin dans l’Hérault, ce qui n’est jamais arrivé si tôt en France.
Durant cet épisode, le mercure atteint un pic, le 18 juin, avec 43° à Arcachon en Gironde.
Ce lundi 18 juillet a été marqué par une chaleur historique sur tout l’ouest de la France. La Bretagne n’avait jamais connu une journée aussi chaude, avec des valeurs approchant les 40° sur la pointe du Finistère, du jamais vu !
La pluie n’est n’est toujours pas arrivée sur la Corne de l’Afrique où la sécheresse continue encore et toujours de s’accentuer pour la 4ème saison consécutive. Plus de 18 millions de personnes se retrouvent ainsi en situation d’insécurité alimentaire entre l’Ethiopie, la Somalie et le Kenya et plus de 7 millions de têtes de bétails ont succombé au manque d’eau.
A moins que l’action, ne soit renforcée :
D’ici 2030, on estime que 700 millions de personnes risquent d’être déplacées par la sécheresse
D’ici 2040, on estime qu’un enfant sur 4 vivra dans des zones où les pénuries d’eau seront extrêmes.
D’ici 2050, les sécheresses pourraient affecter plus des 3/4 de la population mondiale, et on estime que 4,8 à 5,7 milliards de personnes vivront dans des zones qui manquent d’eau pendant au moins 1 mois chaque année (contre 3,6 milliards aujourd’hui).
Jusqu’à 216 millions de personnes pourraient être contraintes de migrer d’ici 2050, en grande partie à cause de la sécheresse combinées à d’autres facteurs, notamment la pénuries d’eau, la baisse de la productivité des cultures, l’élévation du niveau de la mer et la surpopulation.
Avec le réchauffement climatique, ces différentes problématiques vont se reproduire d’année en année avec une intensité croissante si aucun remède n’est porté notamment sur notre surconsommation d’énergie fossile.
Nous sommes avertis, le temps presse !
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