Soutien aux transports, aux énergies, à la consommation... Les plans massifs annoncés pour relever l’économie de la crise sanitaire orientent le monde sur un chemin plus gris que vert.
Les chercheurs mettent en garde :
"Ces dépenses à grande échelle façonneront l'économie mondiale des décennies à venir. Elles pourraient générer des désastres climatiques insupportables, ou créer une économie saine portée par une énergie propre", soulignent 14 instituts de recherche (Columbia University, I4CE, IISD...), qui ont lancé un suivi des annonces post-Covid.
Des mesures réglementaires qui, au sein d'un pays peuvent être contradictoires.
Au Canada par exemple on annonce des fonds pour les bornes de recharge, et dans le même temps, dans la province d'Alberta, un soutien fiscal aux pétroliers ; en Allemagne un milliard d'euros pour les véhicules électriques, autant pour renouveler les camions ; en Inde des projets de méthanol au charbon, mais un soutien aux véhicules électriques au Gujarat…
"La plupart des pays n'ont pas saisi l'occasion : le soutien va plus aux activités haut carbone que bas carbone", résume Joel Jaeger, chercheur au World Resources Institute (WRI).
Mesure phare : le sauvetage des compagnies aériennes. Selon l'Agence internationale de l'énergie, seules quatre sur 30 se sont vu imposer des conditions environnementales. "Une occasion ratée", dit l'AIE.
Dynamique climatique
L'ONU a sonné l'alerte. Selon le Production Gap Report de l'ONU Environnement (PNUE), "les réponses des gouvernements ont eu tendance à intensifier les modèles existant avant la pandémie: ceux qui subventionnaient massivement les énergies fossiles ont accru leur soutien, et ceux qui avaient des engagements plus forts envers les énergies propres utilisent la relance pour accélérer cette transition".
"Les gouvernements ont encore le temps d'adapter leurs mesures", ajoute le chercheur, qui voit malgré tout une "dynamique inédite pour l'action climatique", entre l’élection américaine, la neutralité carbone promise du Japon à la Corée du Sud et le boom des capacités renouvelables, l’espoir est là !
"On ne peut réinvestir pour faire la même chose", dit Michel Frédeau, du BCG, qui conseille les entreprises, et mesure le chemin parcouru depuis l'accord de Paris en 2015. "Les investisseurs ont compris le message et font pression, comme les banques centrales, face aux risques. Les entreprises ont saisi la nécessité de se transformer, vers la durabilité.
Et forcément les États vont être influencés, car ils savent que derrière il y a leur économie de demain".
TEC s'engage dans la transition énergétique aux côtés de ceux qui souhaitent devenir auto-consommateurs.
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