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Fukushima, 10 ans déjà…

Dernière mise à jour : 28 févr. 2022


22 500 morts et disparus…

Fukushima, ville et préfecture du centre du Japon, dont la centrale, installée près de la côte pacifique, est au cœur de la pire catastrophe nucléaire après celle de Tchernobyl en 1986.


Compte à rebours d’une catastrophe :


  • 1 Le Séisme :

Le vendredi 11 mars 2011, à 14 h 46 (6 h 46 à Paris), un séisme sous-marin d’une magnitude de 9,1 survient à 130 kilomètres au large de la côte est du Japon, dans l’océan Pacifique. L’ensemble de l’archipel est touché et la secousse est ressentie jusqu’à Pékin, à plus de 2 000 kilomètres. Pendant deux à trois minutes, les immeubles tanguent et des dégâts sont constatés, mais le Japon, habitué aux tremblements de terre, a des normes antisismiques élevées et encaisse le choc, dans un premier temps.

  • 2 Le Tsunami :

Moins d’une heure après le violent tremblement de terre sous-marin, une alerte au tsunami est lancée. Celui-ci déferle sur la côte d’une vingtaine de pays, notamment sur l’intégralité de la côte pacifique de l’Amérique – de l’Alaska au Chili –, provoquant des évacuations de populations, mais faisant peu de victimes.

C’est sur la côte Pacifique du Tohoku, au nord-est du Japon, que s’abat principalement la vague géante. Plus de 600 kilomètres de côtes sont touchés et, par endroits, le mur d’eau aurait atteint jusqu’à trente mètres de haut.

Les villes côtières et leurs ports sont submergés, certaines détruites à 90 %. Des carcasses de voitures, de bus ou de trains gisent au milieu de paysages dévastés. Au port d’Onagawa, un navire est perché sur un bâtiment de trois étages, témoin de la hauteur de la vague.

Plusieurs sites industriels ont été touchés par l’onde du tremblement de terre et la violence du tsunami, comme la raffinerie Ichihara, en proie à un violent incendie, et quatre centrales nucléaires : Fukushima Daiichi, Fukushima Daini, Onagawa et Tokai.

  • 3 L’accident nucléaire :

C’est dans une zone apparemment intacte que se joue le troisième acte de la catastrophe : la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. A 21 h 25, une alerte de précaution est lancée : le système de refroidissement est en panne – l’eau a envahi les installations, coupé l’alimentation électrique et noyé les générateurs diesel de secours.

La température se met alors à grimper rapidement dans la cuve des réacteurs 1, 2 et 3, mais également dans les piscines où sont entreposés les combustibles usagés : l’évaporation menace de mettre à l’air libre des matières hautement contaminées extrêmement dangereuses.


Le lendemain, samedi, une première explosion a lieu. Les autorités se veulent rassurantes, mais le risque est sous-évalué. Une deuxième explosion se produit le lundi, suivi d’une troisième le mardi 15 mars. Les cœurs de trois réacteurs sont en fusion, la piscine du réacteur 4, victime d’une fuite, entre en ébullition : la situation semble ingérable. Il faudra attendre un mois avant que l’accident nucléaire, d’abord estimé à 4, soit relevé à 7, le plus haut niveau de l’échelle internationale des événements nucléaires, seulement atteint par Tchernobyl.



Les évacuations et les conséquences environnementales


L’impact sur l’environnement n’est pas tout de suite reconnu, alors même que, depuis le 15 mars, le vent pousse les émanations radioactives vers l’intérieur des terres et non plus vers le large. Les produits comme la viande ou le lait de Fukushima sont, finalement, interdits et des légumes sont jugés impropres à la consommation jusqu’à 100 kilomètres au sud de la centrale. Le 21 mars, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que la contamination de l’eau et des aliments crée une « situation grave ».

Au lendemain de l’accident, le gouvernement décide d’évacuer les habitants autour de la centrale, mais le périmètre, d’abord très réduit (deux kilomètres), ne cessera d’évoluer (jusqu’à 20 ou 30 kilomètres). Au total, 95 000 habitants ont reçu un ordre d’évacuation.

Le gouvernement japonais, à l’inverse de Tchernobyl, s’est lancé dans un chantier considérable de décontamination des sols, afin de rendre la zone de nouveau habitable.


Des tonnes d’eau contaminée ont été déversées dans le Pacifique, volontairement ou à la suite de fuites. Et la gestion de l’eau, qui sert encore aujourd’hui à refroidir les réacteurs, est l’un des problèmes majeurs pour le Japon. L’eau est stockée dans des réservoirs géants, mais le site aura atteint sa capacité de stockage maximale en 2022. L’option la plus probable est que le gouvernement la déverse progressivement dans l’océan, après en avoir extrait la plupart des éléments radioactifs.

10 ans après, la page est loin d’être tournée !




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