La France affiche l’objectif de réduire considérablement son recours aux pesticides (de 50 % d’ici 2025), voire un jour d’en sortir. Mais la réalité est toute autre. Entre 2009 et 2018, le recours aux pesticides a augmenté de 25 % dans notre pays. Et en la matière, les dispositifs de financement public ne s’avèrent pas vertueux non plus.
En effet, sur 23,2 milliards d’euros de fonds publics perçus annuellement par les acteurs de l’alimentation, seuls 11 % ont pour intention de répondre à l’objectif de réduction des pesticides.
Et dans les faits, seul 1 % a un effet avéré sur la réduction des pesticides a calculé la Fondation Nicolas Hulot. Pire, il se trouve que les exploitations qui utilisent le plus de produits phytosanitaires sont celles qui obtiennent les aides publiques les plus importantes.
La France, deuxième pays consommateur de pesticides en Europe
« À mille lieus des discours sur l’incitation et l’accompagnement à un changement de modèle, notre étude lève le voile sur une tuyauterie financière qui ne permet pas à l’agriculture française de remporter la bataille du vivant », déplore la fondation dans son nouveau rapport sur le sujet.
Depuis le lancement du premier Plan Ecophyto en 2008, la vente de pesticides a augmenté de 22 %, au point que notre pays se place au second rang en quantité de pesticides vendue en Europe, soit 85.876 tonnes en 2018 (contre 72 035 tonnes en 2017).
La France fait partie des pays de l’UE qui voit son volume de ventes de pesticides le plus augmenter.
Selon la Fondation Nicolas Hulot, cet état des choses est le fait d’une minorité d’agriculteurs : les chiffres qu’elle a pu recueillir montrent que le groupe des agriculteurs les plus utilisateurs de pesticides (9 % des exploitations agricoles et 7 % de la surface agricole utile) a augmenté sa consommation de 55 % en 10 ans.
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