Le parkour, ce sport qui allie course d’obstacles et gymnastique. Un collectif parisien a récemment choisi de mettre cette discipline sportive au service de l’écologie, plus particulièrement de la sensibilisation à la pollution lumineuse, s'inscrivant ainsi dans un mouvement d'ampleur nationale.
Ces dernières semaines, de Paris à Marseille en passant par Rennes, des opérations "lights off" ont été emmenées par de jeunes groupes d'amateurs d’acrobaties urbaines, mais aussi des structures militantes telles que Youth For Climate. Le principe : repérer les enseignes et les intérieurs des commerces qui restent illuminés toute la nuit, et les éteindre pour tenter d’amorcer un changement dans les habitudes des commerçants.
Une pratique acrobatique
Cependant, le geste n’est pas à la portée de tout le monde. L’interrupteur, servant à couper le courant en cas d’intervention de secours, se trouve à plusieurs mètres de haut. D’autres groupes pratiquaient déjà cet acte de désobéissance depuis des années, mais le plus souvent en actionnant le boitier à l’aide d’un manche à balai ou d’un cintre. Ces sportifs n’ont besoin de rien d’autre qu’une impulsion des jambes.
Le contexte actuel ne freine pas les ambitions des traceurs, terme qui désigne les pratiquants du parkour. Qu’importe le couvre-feu à 18h, tous font passer leur combat contre le gaspillage d’électricité au premier plan, alors que la crise sanitaire donne à l’écologie une place encore plus centrale que d’ordinaire dans le débat public.
La législation en vigueur depuis 2018 interdit que les éclairages commerciaux restent allumés entre 1h et 6h du matin. Pourtant, une promenade nocturne dans une grande ville suffit pour se rendre compte que cette interdiction n’est pas souvent respectée, malgré le gaspillage énergétique engendré, et que ce non-respect n’est que rarement sanctionné.
Les études scientifiques sur la pollution lumineuse sont unanimes quant à l'impact du phénomène sur les écosystèmes, et font notamment état d'un dérèglement comportemental des êtres vivants trop exposés aux lumières artificielles.
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