Vers un réchauffement de 3°C malgré la pandémie, selon l’ONU
La baisse des émissions de gaz à effet de serre due à la pandémie de Covid-19 aura un effet "insignifiant" et le monde file toujours vers 3 degrés de réchauffement, loin des objectifs de l'accord de Paris, avertit l'ONU.
Le "sommet ambition climat" qui vise à donner un nouvel élan aux engagements internationaux pour maintenir le réchauffement climatique sous 2°C, et si possible 1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle, le Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE) sonne à nouveau l’alarme.
Pour garder un espoir de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7,6 % par an, chaque année de 2020 jusqu'à 2030, selon l'ONU. Mais la pandémie du Covid-19, en mettant à l'arrêt pendant de longs mois une bonne partie de l'économie mondiale et des activités humaines, a entraîné une chute brutale.
Les émissions devraient ainsi baisser d'environ 7 % en 2020 pour le CO2, principal gaz à effet de serre (un peu moins pour les autres).
3,2°C, même si tous les engagements actuels de Paris étaient tenus
Mais ce retournement est conjoncturel et n'aura qu'un effet "négligeable" à long terme, avec environ 0,01 degré de réchauffement évité d'ici 2050 préviennent les experts de l’ONU. Et d'ici la fin du siècle la trajectoire de réchauffement est estimée à 3,2°C de plus, même si tous les engagements actuels de Paris étaient tenus, ce qui est souvent loin d'être le cas.
Derrière ce sombre tableau, l'ONU veut voir une bonne nouvelle : la pandémie peut servir de leçon pour le monde mettre en oeuvre une véritable "relance verte" : soutien direct et massif aux infrastructures et technologies décarbonées, réductions des subventions aux énergies fossiles, fin des centrales à charbon, développement des "solutions basées sur la nature", reforestation d'envergure par exemple.
L'ONU prévient aussi que "l'équité" dans les efforts sera "centrale" pour la réussite, puisque les émissions des 1 % de la population mondiale la plus riche représentent le double de celles de la moitié la plus pauvre. "La pandémie est l'avertissement que nous devons d'urgence quitter notre chemin de développement destructeur, moteur des trois crises planétaires : changement climatique, perte de biodiversité et pollution.
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